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Raymond Carver s'est formé dans les writer's workshops

LA PETITE HISTOIRE

DES ATELIERS D'ÉCRITURE

 

Les ateliers d'écriture sont nés de la contestation. Louise Michel, déportée en Nouvelle Calédonie après la Commune, aurait animé les premiers auprès des femmes Canaques. Mais c’est au Etats-Unis que les "ateliers d’écriture créative", nommés et pensés comme tels, voient le jour dans les années 60, quand se confirme le désastre américain au Vietnam. La jeunesse américaine ne marche plus dans la combine sociale. Les Noirs lèvent le poing, l'Amérique raciste perd la face. Les intellectuels sont sur la brèche.

 

Les ateliers arrivent en France dans les bateaux de la contestation. Mai 68, l'insurrection du désir (Maurice Clavel). Sartre harangue Renault. Beauvoir défile avec les pétroleuses qui réclament la légalisation de l'avortement. L'écrivain est dans la rue. On veut tout apprendre et tout s'approprier. La grande idée est celle de la « construction de la personne », contre les dogmes et les institutions. Le rêve égalitaire du « tous capables » devient réalité. Les ateliers d’écriture foisonnent. C’est de ce foisonnement que nous venons.

Les Américains  envisagent l'enseignement en termes de techniques. On démonte le réveil, on regarde comment ça fonctionne.  Ma conception de l'atelier est, par certains aspects, différente : ce qui peut s'y apprendre relève à mon sens de la posture, une manière d'être dans et avec le langage, dans le monde et face au monde ; un art de vivre avec les autres, dans le don et l'authenticité. L'atelier ne fabrique pas forcément des écrivains, mais des êtres humains qui écrivent, et se servent de l'écriture pour penser – leur vie, le monde, les autres. En cela, mes ateliers relèvent du très beau projet de l'éducation populaire.

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