Longtemps – souvent dans les attendus des concours de nouvelles – on a réduit la nouvelle à une forme : celle qui, développant une chaîne événementielle serrée, se clôt sur une chute. D'autres ressorts narratifs ont pourtant été explorés depuis l'aube du genre. 

René Godenne a nommé "nouvelles instant" celles qui s'attachent à un instant de vie, fugitif et pourtant essentiel, quotidien mais parfois déterminant; à ces moments de révélation qu'un presque rien, la vue d'un objet, un son dans le lointain, lestent de mémoire. L'ombre portée du passé sur le présent, le regret, l'oubli, le désir longtemps refoulé transforment soudain le regard. La couleur de la vie en est changée. 

À la suite d'Annie Saumont, de Marie-Hélène Lafon et d'autres, nous explorerons les possibilités et les difficultés de cette écriture sensible.